La race
Tellement de choses ont été écrites sur ce merveilleux chien ; que peut-on encore en dire ?
Rien ou pas grand-chose, si ce n’est que rappeller dans les grandes lignes, son origine et son histoire, et le décrire le mieux possible.
1820-1830 : les nobles anglais commencent la sélection du « Labrador » comme retriever.
Origines
Comme son nom peut le laisser supposer, le Labrador ne provient pas de cette province côtière canadienne, mais de l’île de Terre-Neuve (Newfoundland) toute proche ; et même, il est fort à parier que l’ancêtre de ce chien est arrivé d’ Europe bien plus tôt, avec les « terra nuevas » portugais.
Certains pensent que le Labrador serait donc un descendant du « Cão de Agua Português ».
Ce chien, qui ressemble plus à un grand Caniche à poils longs, a en commun avec le Labrador d’être un très bon nageur, doté d’un certain « will to please » et d’être facile à éduquer.
Par contre, il est très impétueux et batailleur.
Mais le plus probable serait que le Labrador soit le descendant d’un autre chien portugais :
le « Cao de castro laboreiro » ci-contre,
du nom d’ un petit village du Portugal, « Castro Laboreiro », où des chiens du « pays » protégeaient le bétail contre les ours.
Il est vrai que ce chien ressemble d’assez près au Labrador, et il a comme qui dirait, un air de famille.
(Image Google search)
Sur l’île de Terre Neuve, ce chien ne s’ appelait pas Labrador, mais « Terre-neuve de Saint John’s », du nom de la capitale de l’île. On le distinguait ainsi de son imposant cousin à longs poils le Terre-neuve. (Voir la carte ci-dessous pour avoir une idée plus précise de l’ ensemble)
Le terre-neuve de St John’s était surtout utilisé par les pêcheurs de morues Terre-neuviens ; il sautait dans l’ eau pour repêcher les poissons qui tombaient des filets. Ces chiens qui n’hésitaient pas à plonger dans l’eau glacée, furent donc d’ abord utilisés par les pêcheurs avant d’être remarqués par les Lords anglais qui firent en sorte d’ en importer en Angleterre.
Son nom
Le Labrador doit son nom de au Comte de Malmesbury qui fut un des initiateurs de la sélection de ce chien en tant que rapporteur. Il avait acheté ses premiers chiens de st John’s à des pêcheurs de Poole qui lui dirent qu’on les appelait habituellement » Labradors ». Une fois débarqués en Angleterre, ces chiens furent les seuls retrievers à être sélectionnés sans aucun croisement ultérieurs ; (Quoique certains pensent qu’il à du sang de Pointer dans les veines) tous les autres retrievers sont issus des « Terre-neuve de st John’s » croisés avec diverses autres races.
Ainsi, le Curly-coated a reçu du sang de water spaniel et de grand Caniche, le Flat-coated a reçu du sang de Setter et le Golden du sang de Tweed water spaniel.
( bibliographie : Le Labrador, Par Gérard Sasias, éditions atout chien, PB éditions).
C’est donc vers les années 1820 que prit cours la sélection des Labradors en Angleterre ; aujourd’hui, ce chien est en passe d’ être le plus demandé au monde, ce qui bien entendu constitue un très grand danger pour la race car beaucoup de sois disant éleveurs feront du » Labrador » n’ importe comment et avec n’ importe quoi.
BigGeorges of Shadowy-Valley (Tom) 29/12/03
Tom au rapport ( 29/12/2003) 15 mois
Le paradoxe est que le Labrador n’a été reconnu par le kennel Club qu’en 1903.
Alors que le Curly-coated, et le Flat-coated (Issus rappelons le, tout deux du Labrador) se présentaient déjà en exposition dans les années 1860, il fallut attendre les années 1880-1890 avant que le public ne puisse contempler les premiers Labradors.
Il faut dire que ce chien ne quittait jamais les domaines de la « gentry ».
Avec lord Malmesbury, d’ autres se sont occupés de la « sélection »; parmi eux, le duc de Buccleuch, lord Scott son frère, et aussi le vicomte de Knutsford, au sujet duquel court une histoire qui peut prêter à sourire, mais est très marquante pour l’époque.
Vers la fin du 19ème siècle, ou au début du 20ème siècle, le vicomte se rendit à Terre Neuve pour y acheter quelques « chiens de saint John », mais il n’ en trouva pas.
Toutefois, quelqu’un lui conseilla d’aller en Angleterre chez un « Monsieur Holland Hibbert » car il possède dit il les meilleurs Labradors.
Holland Hibbert était le patronyme du vicomte de Knutsford…
De cette histoire, on peut en déduire que au début du 20ème siècle, la souche « terre neuvienne » des Labradors était complètement éteinte.
C’est la comtesse Lorna Howe qui durant l’entre deux guerres, donna le véritable essor au Labrador ; grâce à son champion Branchory Bolo qui fut le premier Labrador à devenir « Dual Champion », c’est à dire champion de beauté, et champion de travail. (Field-trials)
Branchory Bolo ( 1915-1927)
Il a fallu des trésors de patience et de tendresse à la comtesse Howe, pour parvenir à « domestiquer » Bolo, qui lui avait été donné en tout dernier ressort vers l’ âge de 2 ans, avant de le faire euthanasier.
Ce chien était sauvage et avait une méfiance de l’humain car dans sa prime jeunesse, il avait apparemment subi des violences d’un garçon d’écurie du propriétaire précédent.
Bolo se blessa sérieusement plusieurs fois, et faillit même mourir d’une maladie.
C’ est son état d’ affaiblissement et le dévouement de toutes les heures de la comtesse, qui lui fit reprendre confiance en l’être humain.
Il remercia sa maîtresse de la meilleure des façons, en remportant les plus belles expos et les plus beaux fields, et en lui étant dévoué corps et âme jusqu’au sa mort
A quoi ressemble un vrai Labrador ??
à ceci !!
Mais surtout pas à ceci !
(Images ci dessus : Le très bon livre de Gérard Sasias, « Le Labrador » aux éditions atout chien, PB éditions).
Standard
Multi Champion Sandylands Mark né en 1965.
Ce superbe chien, représente pour moi (Et pour quelques autres éleveurs heureusement) l’image même de ce que doit être un labrador, et c’ est toujours ce modèle que je tente de reproduire à chaque nichée. à l’image de Tom : (Big Georges of Shadowy-Valley) ci-contre à droite.
Aspect général
L’aspect général du labrador doit être celui d’un chien très fortement charpenté, au rein court et solide. Large du crâne, avec une poitrine profonde et bien descendue et les côtes bien développées. Le rein et l’arrière main seront larges et puissants. Le chien doit donner une impression de puissance. Le chien doit avoir une expression qui montre la bienveillance et l’intelligence ainsi qu’un caractère équilibré. Il ne doit pas se montrer craintif à l’excès.
Tête et crâne
Large, avec un stop bien accentué. Les mâchoires doivent être de longueur moyenne, larges et puissantes. Le chien ne doit avoir ni fanons ni bajoues. Les yeux seront de taille moyenne, en losange, de couleur brune ou noisette, exprimant un bon caractère et une grande intelligence. Les oreilles ne doivent être ni lourdes ni grandes et doivent pendre près de la tête, plutôt en arrière. la truffe est large et les narines seront bien ouvertes. Les dents seront fortes et régulières présentant un articulé en ciseaux parfait.
Cou
De longueur moyenne et très puissant. (Le chien doit pouvoir ramasser un gibier au sol sans devoir se mettre à genou).
Épaules (Avant-main)
Elles doivent êtres longues et obliques. Les antérieurs ont une bonne ossature et sont droits du coude au sol, qu’ils soient vus de face ou de profil. Et surtout, ils ne doivent pas être courts ; le labrador doit pouvoir avoir « de l’air » en dessous de la poitrine. (Espace entre poitrine et le sol; voir les photos ci dessus).
Arrière-main
Bien développée, La croupe ne descend pas vers la queue. (Ligne de dos) Le grasset est bien angulé et les jarrets biens descendus. Les jarrets de vache sont à proscrire.
Pieds
Ronds, compacts; doigts bien cambrés et coussinets bien développés.
Robe
Le poil doit être court, dense, et dépourvu d’ondulations, avec un sous poil imperméable et un poil du dessus légèrement dur au toucher. (Ici j’ouvre une parenthèse pour signaler que mes chiens qui ont le plus de sous poil, ont tous un poil un peu ondulant le long de l’échine).
La robe doit être de couleur unie, noire, jaune ou foie.(Chocolat) Une légère tache blanche sur le poitrail est tolérée.
Fouet (queue)
Caractéristique distinctive de la race, le fouet est très épais et large à la racine, pour aller s’effilant vers l’extrémité. Il doit être de longueur moyenne, (Ne doit pas dépasser la naissance du jarret) sans franges et recouvert d’un poil dense et dru qui lui donne un aspect arrondi de queue de loutre. Le fouet ne peut se recourber sur le dos mais il peut être porté « gaiement ».
Taille
– Mâle : minimum 56 cm. et maximum 60 cm. au garrot.
– Femelle : minimum 52 cm. et maximum 56 cm. au garrot.
**Depuis quelques temps, il est de bon ton de dire : » hauteur idéale du mâle : de 56 à 57 cm. au garrot, personnellement je trouve que c’est une hérésie, je préfère avoir des mâles qui sont plus vers le 58-59 cm au garrot en taille, plutôt que vers le minimum. Pour la femelle : de 54 à 55 cm. est une bonne taille.
Précision : Le garrot se mesure à la verticale des antérieurs, et non pas avant ou après comme je l’ai déjà vu faire.
Défauts
Les yeux noirs ou jaunes, l’agressivité, et en général, tout écart par rapport à ce qui précède.
* Texte traduit du standard officiel Britannique; hormis mes apartés.*